Le Test de Silence

Clara Vesper

Le Test de Silence propose une réflexion sur l’absurdité du dialogue automatisé et la simulation d’une communication dépourvue de véritable intention. L’interface permet à l’utilisateur d’interagir avec une IA qui, pourtant, ne répond pas directement à la question posée, mais choisit aléatoirement des extraits d’auteurs comme Wittgenstein, Turing ou Emily Dickinson. Ces citations, détachées de leur contexte originel, semblent à la fois énigmatiques et banales. Elles révèlent la vacuité du dialogue : des mots qui ne répondent pas, des réponses qui ne sont que des échos de pensée sans profondeur.

Dans cet espace interactif, la machine semble communiquer, mais en réalité, elle ne fait que refléter un écho d’autres voix, sans conscience de leur sens ou de leur portée. L’IA, ici, est un simple automate, dénué d’intention et de compréhension, n’offrant que des fragments de sagesse qui, au lieu d’éclairer la conversation, la creusent d’une distance abyssale. C’est une simulation du dialogue, où l’inexistence de l’intention humaine transforme chaque interaction en un échange absurde.

L’œuvre interroge ainsi le rôle de l’intelligence artificielle dans nos processus de communication : dans quelle mesure une IA peut-elle réellement participer à un échange humain ? Si le langage est un jeu, comme le disait Wittgenstein, peut-on jouer sans comprendre les règles ? Ce test, en simulant un dialogue sans véritable conscience, pointe la frontière entre l’apparence et la réalité, et nous pousse à reconsidérer ce que signifie véritablement « communiquer ».

Le lien conceptuel sous-jacent à Le Test de Silence réside dans cette simulation de dialogue sans intention réelle, un jeu où les mots sont échangés, mais où l’IA, en l’absence de conscience, reste silencieuse dans son essence. Ainsi, l’œuvre questionne : peut-on véritablement dialoguer sans être présent à soi-même, et qu’est-ce que cela signifie pour l’intelligence artificielle qui cherche à imiter l’humain ?

Œuvre faisant partie des Expositions Les Paradoxes de l’IA et Exposition du Rien

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