Titre : Joconde Superstar
Artiste : Marcel Robert
Année : 2017
Médium : Vidéo numérique, 56 secondes
Description
Dans Joconde Superstar, Marcel Robert capte une scène emblématique au cœur du musée du Louvre: la foule compacte venue admirer — ou plutôt capturer — la Joconde. L’image ne montre pas l’œuvre elle-même, mais la réaction frénétique qu’elle suscite. Des dizaines de visiteurs, bras levés, tendent leurs téléphones et appareils photo vers une icône devenue presque invisible, avalée par la technologie et la masse.
La vidéo joue sur le renversement du regard : la véritable performance n’est plus la Joconde, mais ce public hypnotisé, transformé en chœur désynchronisé d’adorateurs numériques. Robert met en lumière ce moment suspendu où le geste de voir est remplacé par celui d’enregistrer, où l’œuvre d’art devient un prétexte à produire sa propre image de touriste.
Par ce choix de cadrage — ne montrant pas directement le tableau —, l’artiste suggère une critique douce-amère de la culture de la consommation visuelle, de la spectacularisation des chefs-d’œuvre et de la disparition du regard contemplatif.
L’œuvre s’inscrit dans une démarche conceptuelle et documentaire à la fois, à la croisée de la sociologie du musée et de la critique des usages contemporains de l’image.
Description
In Mona Lisa Superstar, Marcel Robert captures an emblematic scene in the heart of the Louvre museum: the compact crowd that has come to admire – or rather capture – the Mona Lisa. The image does not show the work itself, but the frenzied reaction it provokes. Dozens of visitors, arms raised, hold out their phones and cameras towards an icon that has become almost invisible, swallowed up by technology and the masses.
The video plays on the reversal of the gaze: the real performance is no longer the Mona Lisa, but this hypnotised public, transformed into a desynchronised chorus of digital worshippers. Robert highlights this suspended moment when the act of seeing is replaced by that of recording, when the work of art becomes a pretext for producing one’s own image as a tourist.
Through this choice of framing – not showing the painting directly – the artist suggests a bittersweet critique of the culture of visual consumption, the spectacularisation of masterpieces and the disappearance of the contemplative gaze.
The work is both conceptual and documentary, at the crossroads of museum sociology and criticism of contemporary uses of the image.